Ces expressions qui nous trahissent : nos émotions révélées à notre insu

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décrypter nos émotions pour en faire des alliées

Les émotions ont toutes leur place en entreprise, que pensez-vous de ce point de vue ?

Dans une précédente newsletter, j’abordais la notion d’intelligences plurielles et préférentielles qui est l’une des voies proposées pour, dans un premier temps, se reconnecter à soi-même et, dans un second temps, déployer tous ses talents. 

Il s’agit ici d’accroître la connaissance de soi pour être le plus aligné avec soi-même et diriger son énergie vers ce qui nous procure de la joie avec le sentiment de s’accomplir pleinement. 

Une autre voie pour se connecter à soi-même et se révéler au monde tel que nous sommes consiste à explorer nos émotions. 

Le défi est alors de se mettre en posture d’observateur, c’est à dire en « position méta » pour prendre un peu de recul et de hauteur face à ce qui se passe afin de pouvoir réguler nos émotions et éviter ainsi, tout débordement émotionnel, toute tension ou maladie (ce que l’on appelle en langage des oiseaux la « mal-a-dit »). 

Si nous sommes en capacité d’observer l’émotion, nous pouvons créer un espace pour l’identifier, la nommer, lui donner de l’attention et du sens pour mieux la gérer. 

Les travaux de Bessel Van Der Kolk nous apportent, par les neuro-sciences, des enseignements qui nous conduisent à accepter d’accorder une place prépondérante aux émotions dans nos vies. 

« … Les neuro-sciences apportent des informations sur les émotions et leurs impacts. En cas d’émotions intenses, telles que la peur ou la colère, l’amygdale présente dans le cerveau limbique est activée (c’est le siège des émotions). Le cortex, siège des fonctions cognitives perd le contrôle et ne peut plus réguler l’amygdale. Le thalamus entre en scène pour bloquer l’émotion. C’est ainsi que l’émotion va s’enfouir dans l’inconscient. Elle sera stockée dans le corps et s’exprimera par l’intermédiaire de la douleur… Le cerveau créerait une douleur pour faire diversion comme pour compenser les émotions refoulées dans l’inconscient… » (1) 

Nier les émotions, c’est nier l’existence d’une grande partie de soi-même. C’est en se reconnectant à soi-même que nous pourrons établir la connexion esprit-corps et agir avec plus de clarté et de discernement dans nos vies.

Charles Darwin, naturaliste, philosophe et explorateur, a introduit la notion des émotions qui se manifestent par un comportement expressif. Il propose un catalogue des expressions faciales de l’homme et de l’animal (1872). 

Deux postulats sont introduits par Darwin : les expressions émotionnelles sont génétiquement déterminées et elles sont universelles.

Paul Eckman, psychologue américain a, dès 1970, réalisé d’importantes études et a montré qu’il existe des émotions primaires dont l’expression est commune à tous les hommes. Les émotions primaires et universelles, appelées également « les 6 émotions de base » sont : la peur, la tristesse, la joie, la colère, la surprise et le dégoût.

Commençons par définir l’émotion. Etymologiquement « émotion » vient du latin « motio » qui signifie mouvement. Une émotion est donc, et avant tout, un mouvement. 

📌 Une émotion, est en fait, une réaction soudaine, ressentie dans le corps, à une stimulation externe ou psychologique afin de nous adapter à notre environnement. Cette réaction se manifeste sous 3 aspects :

1.    Nos émotions agissent sur nos pensées et vice et versa.

2.    Les émotions que nous éprouvons ont un impact sur notre corps. 

3.    Nos émotions influencent nos comportements dans la mesure où elles nous poussent à agir et induisent bon nombre de nos attitudes.

Posons-nous maintenant la question de l’utilité, de la fonction des émotions et des besoins auxquels elles répondent.

📌 La joie est l’émotion qui génère du bien-être. Elle se manifeste dans les contextes suivants : l’émerveillement, la réussite, le bien-être, la rencontre, l’accomplissement, la gratitude. 

Lorsque nous éprouvons de la joie, nous avons envie de la partager, de danser, de rire, de chanter, d’échanger avec des amis… 

📌 La tristesse est une émotion qui se manifeste lors d’une perte, d’une séparation ou d’un échec. Elle nous informe qu’il convient de s’accorder du temps pour « digérer » l’évènement. 

Lorsque nous éprouvons de la tristesse, nous pouvons ressentir le besoin de nous mettre en retrait, de nous replier sur nous-mêmes (cela est parfois salutaire mais pas toujours) ou bien au contraire, nous pouvons avoir besoin d’être écouté, d’être cajolé, étreint, ou tout simplement ressentir un fort besoin d’affection et d’amour.

Lorsque nous éprouvons de la tristesse, nous avons envie de pleurer, de parler, d’être réconfortés.

📌 La peur est une émotion qui se manifeste lors d’un danger, d’une menace, d’une situation inconnue et lorsque nous nous sentons en insécurité. 

La peur fait naître un besoin de sécurité, de réassurance, de protection et d’aide. Il existe 3 comportements face à cette émotion : la fuite, l’inhibition ou l’attaque.

Les anglo-saxons parlent des « 3 F » pour définir les 3 attitudes face à la peur : Fly Freeze et Fight.

📌 La Colère est une émotion qui se manifeste lorsque nous ressentons une frustration, une injustice, une impuissance ou de l’irrespect (intégrité psychique ou physique). Elle nous informe que nous nous sentons menacés sur notre territoire. 

La colère fait naître un besoin d’écoute, de compréhension, de changement, de respect voire de réparation. Lorsque nous éprouvons de la colère, nous avons envie d’être entendus, d’être compris, de crier, de nous dépenser, de courir, et parfois aussi de faire une pause. 

📌 Le dégoût est une émotion qui se manifeste lorsque nous ressentons de l’aversion, de la nocivité ou de l’irrespect pour notre intégrité physique. Elle s’exprime par le refus ou le rejet et nous permet ainsi de nous protéger.

Le dégoût fait naître un besoin de respect, de justice et de sécurité. Lorsque nous éprouvons du dégoût, nous avons envie de nous mettre à distance, de parler et parfois de demander le respect. 

📌 La surprise survient face à un évènement inattendu. Elle peut engendrer les mêmes caractéristiques que la peur, car elle dure peu et peut se transformer en une autre émotion (colère, peur, dégoût).

Une émotion est une ressource intime, universelle et intemporelle. 

Qu’importe l’émotion éprouvée, elle répond à un besoin ou à un désir. Elle peut être vue comme une boussole et au-delà, elle peut être intégrée comme un véritable guide pour mieux cheminer dans nos vies.

(1) Source : Travaux de Bessel Van Der Kolk, auteur du livre « Le corps n’oublie rien ». 

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